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.:  Histoire du Centre d' Instruction Naval  :.

 

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Les projets architecturaux

 Celui de 1911

Architecte : J. Hermant
Situation : A la pointe ouest de Penfeld, en face du Château de la rive est.
Projet : 35 mètres de haut. Conception monumentale. Projet abandonné, jugé trop restreint en raison de la proximité de cheminées appartenant aux proches industries.   

- Celui de 1913

Architecte : J. Hermant
Situation : allée des Quatre Pompes (entre Quatre Pompes et la Batterie de Sept).
Projet : 60 mètres au dessus de la rade de Brest, délibérément ostentatoire, accès par l'Est ou par le Nord (par une route charretière). Projet interrompu par la déclaration de guerre de 1918. Les études ont été reprises en 1921

3 juillet 1922 : prévision pour une promotion de 300 élèves ramenés à 106 à cause d'un devis trop cher, estimé à 95 millions de francs. Ce projet est approuvé en mai 1923, et définitivement arrêté le 15 décembre 1923.
Diverses modifications au plan d'ensemble, lequel est donc rectifié en novembre 1992 sans entraîner par ailleurs de modifications sur les plans de détails sauf sur ceux du réfectoire, des études et de la cuisine qui sont entièrement refaits.
Mais les effectifs se révélant plus importants que prévu, les architectes font passer la capacité d'accueil de 106 à 360 élèves, soit une augmentation de 70% de cette capacité. Cette nouvelle disposition est adoptée le 17 janvier 1928.
Dès la fourniture et la taille du granit d'Huelgoat, les travaux débutent sous la direction de l'architecte J. Hermant. A son décès, l'architecte Maurice poursuit la construction.

Les architectes de l'Ecole Navale

                 L'Ecole Navale fut édifiée afin d'assurer aux maîtres et aux éléves le maximum d'hygiène et de confort, un séjour agréable, les plus larges facilités et toutes les garanties désirables pour l'éducation et l'instruction.
Le service des travaux hydrauliques de l'arsenal dirigé par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Bézault, avait immédiatement engagé les études. Il s'était ouvert à la collaboration civile d'Aimé Freyssinet (1881-1947).
Cet architecte nacquit trente ans plus tôt dans la ville de Larche en Corèze. Il entre à l'école des Beaux-Arts en 1901. Il eut un comportement honorable, obtenant même la médaille de seconde classe.
Sa venue à Brest devait normalement constituer un événement puisqu'aucun architecte diplômé ne s'y était encore installé.
En 1905, il fut affecté à Moulins et reçu la commande d'un pont au Boutiron, ce qui révéla ses extraordinaires capacités qu'il confirmerait à Brest vingt cinq ans plus tard, en concevant le pont de l'Elorn. De la recherche en résistance de matériaux à l'organisation du chantier son talent était tel qu'il comprenait une grande sûreté dans le dessin de ses ouvrages. Il fut élève de Charles Rabut et Paul Séjourné qu'il ne tarda pas à égaler. Plus tard, Aimé Freyssinet s'intéresserait au béton armé et notamment à quelques beaux immeubles de Brest et Saint-Marc.
Jacques Hermant (1855-1930) fut choisi par le sous secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts. Il avait réalisé la prestigieuse caserne de Célestin, il eut les responsabilités de la section française de l'Exposition universelle de Chicago et acquit un second grand prix de Rome. Son père Pierre Antoine Achille Hermant avait, lui aussi, fait une grande carrière.

Le Panthéon de la gloire

               Le Panthéon de la gloire est un projet de construction lancé par la Marine Nationale afin de rendre hommage aux marins disparus au combat pendant la guerre 1914-18. Ce monument devait être érigé à Brest, durant l'entre-deux-guerres, sur le site de l'Ecole Navale -actuellement le C.I.N.- face à la mer.

 

Panthéon de la Gloire.

 

Selon un dessin inachevé, établi par un peintre de la Marine, ce projet devait se concrétiser par la construction d'une énorme cathédrale : une copie conforme du Panthéon édifié à Paris. Cette cathédrale de plus de 50 mètres de haut et d'environ 35 mètres de large, d'une structure imposante, où la profusion des ornements aurait dominé, marquait son appartenance au style baroque. A sa gauche, une statue d'une dizaine de mètres de haut devait représenter la Nation : une Marianne tenant une couronne de laurier dans ses mains. A sa droite, une statue d'environ 6 mètres de haut symbolisait le dieu de la mer : Neptune. Huit drapeaux français devaient flotter sur ce gigantesque monument. Des colonnes corinthiennes en constituaient la partie inférieure. Une statue de la Victoire tenant dans ses mains une couronne de laurier, symbole de la récompense envers les marins héroïques, dominait la coupole centrale.

Sur l'esquisse, on distingue une crypte -ossuaire en forme de coupole- située en contrebas de la cathédrale, qui représente le tombeau de Napoléon. Une dizaine de statues de 6 à 7 mètres de haut, représentant des dieux grecs, se tenaient derrière la cathédrale.
Malgré ce projet ambitieux, cette réalisation n'aboutira pas suite au coût exorbitant de la construction.

Agrandissement de la partie supérieure du panthéon

 

La construction de l'Ecole Navale

             Cette future Ecole Navale, dont on parlait depuis si longtemps, allait enfin voir le jour. Le décret d'expropriation des hectares nécessaires paraît en 1921. La pose de la première pierre a lieu le 14 novembre 1929, sous la présidence de M. Georges Leygues, alors ministre de la Marine. Il est entouré des élèves de l'Ecole de Laninon. Il scelle la dalle après avoir déposé au creux de celle-ci un parchemin et des médailles commémorant l'événement.

 

Pose de la première pierre.

Construction de la façade océanique de l'Ecole Navale.

 

Elle prend plus de temps à construire qu'il n'en faut pour assembler un croiseur de bataille... Lancée en 1929, elle n'ouvre ses portes que pour la rentrée 1935. Des raisons budgétaires expliquent cette lenteur. Quand la Marine dut consentir à des sacrifices, elle le fit au détriment de l'Ecole et au profit des navires en chantier. Le projet, taxé parfois de grandiose, celui d'un "Versailles brestois", disait-on, fut controversé. Pour apaiser les critiques, et réduire la dépense, on amputa le projet de ce qui paraissait superflu. On supprima le gymnase, la piscine, l'observatoire, les stands de tir et les groupes de villas. Monsieur Balmain, entrepreneur général, ainsi que monsieur Loirat furent chargés de la fourniture et de la taille du granit provenant de la carrière de Huelgoat (Finistère). L'ensemble de ces constructions et les différents aménagements nécessaires à son utilisation engagèrent une dépense d'environ cinquante millions de francs, la partie principale composée des cinq grands bâtiments de façade coûtant déjà, à elle seule, environ trente millions de francs.

 

L'inauguration de l'Ecole Navale

L'Ecole Navale ne fut officiellement inaugurée que le 30 mai 1936. Les deux promotions défilèrent dans la grande allée monumentale. Au pied du promontoire, on apercevait l'imposante escadre d'une quarantaine de navires de guerre et de quelques sous-marins qui devaient participer à la parade inaugurale de l'Ecole Navale.

 

 

Le programme de la journée du 30 mai fut divisé en huit étapes. A partir de 9h05, monsieur Albert Le Brun, président de la République, accompagné du ministre de la Marine, suivi du cortège officiel, entre à l'arsenal. Dès 10h00, la vedette présidentielle sort de l'arsenal. Le pavillon du chef de l'Etat est salué par tous les bâtiments de vingt et un coups de canon. Les équipages le saluent en criant : "Vive la République". A 10h05, le président de la République monte à bord du cuirassé Provence. Il est reçu par le vice-amiral Darlan. 10h30 : Le président passe en revue les apprentis marins et les pupilles de la Marine à Laninon. A 10h50, les deux promotions défilent, précédées de leur drapeau. Le président dévoile ensuite la plaque rappelant l'inauguration et la visite des locaux. Tous les officiels déjeunent ensuite, à 11h45, dans la salle "Georges Leygues". Puis le chef de l'Etat, ainsi que le ministre de la Marine, prononcent une allocution. Dès 14h15, la deuxième escadre prend la mer et un combat de forces légères est déployé. La journée est clôturée à 18h30, par le salut de vingt et un coups de canons au pavillon du chef de l'Etat. Les équipages saluent en prononçant sept fois les mots : "Vive la République"...

Article du quotidien Ouest-France

 L'Ecole Navale de 1939 à 1940

Le 28 septembre 1939 arrive à l'Ecole Navale une nouvelle promotion d'élèves, commandée par le contre-amiral Barnouin -traditionnellement appelé "le Pape"- et son second, le capitaine de vaisseau Houette -traditionnellement appelé "la Veuve".

Cela représentait six compagnies dirigées chacune par un lieutenant de vaisseau et un élève chef de poste. Tous les matins, quel que fut le temps, les élèves pratiquaient des exercices physiques sur le stade. Un cross était organisé chaque semaine. La baignade était rendue obligatoire quand l'eau atteignait les 17°C. Un entrainement d'infanterie, avec mousqueton et fusil mitrailleur, était prévu dans la campagne alentour. En fin de journée, les élèves regagnaient leur chambre dans laquelle ils dormaient sur des hamacs accrochés au mur et rangés dans des caissons en bois pour la journée. Les sorties se faisaient le dimanche, en uniforme, avec la cape et le sabre. Les "bordaches" -la nouvelle promotion- ne sortaient pas en ville le premier mois car ils étaient soumis à des vaccinations auxquelles certains élèves réagissaient vivement.
L'Ecole Navale avait sa petite flotte d'entrainement. Chaque lundi, les élèves calculaient la hauteur de la marée avant de s'embarquer sur un bateau. Cette petite flotte était constituée d'avirons, de bateaux à voiles ou à moteur rangés au bas de l'Ecole Navale. Les deux goélettes, l'Etoile et la Belle Poule, toujours en service, servaient de bateaux-école. Parmi les thèmes abordés, intervenaient les principes de la navigation, de l'artillerie, du torpillage, de l'électricité et des machines. A cette époque, la Marine française avait des chaudières et des turbines à la pointe du progrès.
Toute cette petite vie fut interrompue par un certain nombre d'événements :

    -le 24 janvier 1940 : visite du président de la République, M. Albert Le Brun et de l'amiral de la Flotte.

    -le 4 avril 1940 : examens pour déterminer le classement avant affectation dans les différentes armées.

    -en mai 1940 : lacher de bombes sur l'Ecole Navale par l'aviation allemande. Deux postes de mitrailleurs furent armés par les élèves sur la                         terrasse.

    -en juin 1940 : le Richelieu appareille pour l'Afrique avec les élèves de l'Ecole Navale à son bord.

C'est ainsi que la dernière promotion quitta l'Ecole Navale du quartier de Saint-Pierre pour se rendre au combat. Les promotions suivantes ne devaient plus jamais y revenir.

Le C.I.N dans la guerre

              Les Allemands sont à Brest dès le 19 juin 1940 et s'empressent d'utiliser les installations portuaires et leurs annexes. Ainsi, pendant toute la durée de la guerre, ils occupent l'Ecole Navale et entreprennent en 1941, la construction d'une base pour sous-marins à l'emplacement de l'Ecole, afin de réaliser leur plan de guerre totale sur mer.
La base sous-marine forme avec l'Ecole Navale un tout, cette dernière servant de casernement à l'Etat-Major et aux équipages des sous-marins. En 1941 et 1942, elle devient le siège de la Direction Générale de la Guerre sous-marine avec le Grand Amiral DONITZ.

Commencée en 1941, la base est achevée en 500 jours à raison de mille tonnes de ciment coulées par vingt quatre heures. Son renforcement est continué sans arrêt jusqu'à la libération pour la mettre à l'épreuve des bombes de dix tonnes. La Base et l'Ecole Navale comprennent des chambres et des dortoirs pour le personnel, des ateliers et de très vastes magasins. Toute la partie sanitaire -douche, lavabos, ...- est particulièrement développée et soignée. La sortie de l'Arsenal vers l'Ecole Navale emprunte un long escalier qui débouche dans un bunker situé au milieu de la cours Borda.
Cet ensemble a été fortifié d'une façon considérable contre toute attaque venant de terre et forme à l'intérieur des défenses de la place un groupe homogène.
C'est en tentant de détruire la base sous-marine, à la fin du second conflit mondial, que l'aviation alliée atteint l'Ecole et l'endommage très sérieusement, anéantissant plusieurs ailes notamment en 1943 et surtout en 1944. Ainsi, les coupoles reçoivent de nombreux coups directs, mais aucun ne pénétre à l'intérieur. Seulement trois impacts de bombes -pouvant aller jusqu'à dix tonnes- parviennent à traverser le toit sans faire, à l'intérieur, de dégats majeurs.
Le 3 août 1944, lorsque l'Ecole Navale est désertée, des tableaux d'inspiration allemande pendent encore aux murs des grandes salles de l'Ecole : un sous-marin en opération, un paysage de la vallée du Rhin. Les différentes parties du bâtiment avaient également été "germanisées" : le couloir des Karpathes, l'aile de la Bavière, l'escalier de l'Ispar et l'immense hall d'entrée, actuel Hall Tourville, appelé "Deutschland Halle" alors la salle de cinéma...

Au moment où les matelots allemands sont arrachés à leur confort par l'intervention de quelques avions américains, l'Ecole Navale n'est sans doute pas encore en ruines mais les dégâts sont déjà considérables.

La destruction de l'Ecole Navale

               Durant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement les années 1943-44, l'Ecole Navale a subi d'importants dégâts. Ceux-ci sont à mettre à l'actif des bombardements alliés. En effet, les bombardements visaient les installations de la Base Sous-marine, située en contrebas de l'Ecole Navale, où s'abritait une partie de la flotte sous-marine allemande.
En raison de la haute altitude du bombardement -entre 5000 et 6000 mètres- et donc d'un certain manque de précision, les Alliés lachèrent un très grand nombre de projectiles afin d'élargir les chances d'atteindre leur objectif : la "loi des grands nombres"...
C'est ainsi une centaine de bombes -notamment la "Tall Boy"- de différents calibres et une cinquantaine d'obus qui frappèrent l'Ecole Navale.

Après les bombardements...

 

Une douzaine de bombes tombées sur la toiture-terrasse provoquèrent, en outre, des incendies dans l'actuel hall Tourville : L'amphithéâtre a complètement brûlé, la statue de Duquesne a été pulvérisée...
Les escaliers, les perrons et les routes ont, somme toute, peu souffert. De même, l'infirmerie, la caserne des équipages -bâtiment Armorique-, les bâtiments administratifs, et la promotion Est -secondaire-, sortent de la Seconde Guerre relativement peu touchés.
Cette résistance est le fait du système de construction utilisé : une ossature en béton armé et des façades en granit.

En définitive, force est de constater que le bilan est lourd -en comparaison notamment avec les quelques bombes tombées- mais tous les bâtiments sont considérés réparables.

Les souterrains

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Ecole Navale et la Base sous-marine ont dû, sous l'emprise allemande, se protéger contre les raids alliés. Pour cela, les allemands fortifièrent l'Ecole Navale et la base sous-marine extérieurement mais aussi intérieurement et cela par les souterrains.
La base sous-marine et l'Ecole Navale sont reliées par des souterrains se ramifiant en une immense installation comprenant des chambres et des dortoirs pour le personnel, des ateliers et de très vastes magasins -de l'armurerie au "tailleur"-. Toute la partie sanitaire -douche, lavabos, etc...- est particulièrement développée et soignée. Il y avait même un hôpital de campagne. Du côté de l'arsenal, la sortie se fait par cinq ouvertures dans la falaise -certaines sont encore visibles sur le Port de Commerce, sous le cours d'Ajot-.Vers l'Ecole Navale, elle emprunte un long escalier qui débouche dans un bunker situé au milieu de la cour Borda.
Cet ensemble fut fortifié en permanence et permettaient aux marins allemands de passer de leurs embarcations aux dortoirs et inversement.

Les statues disparues

Quatre statues venues spécialement de Versailles ont été installées sur le front de mer du C.I.N. de Brest. Elle représentaient Duquesne, Suffren, Colbert et Tourville, quatre marins français du XVIIe et XVIIIe siècle.

Duquesne à l'ouest de la façade, Suffren à l'est et Colbert comme Tourville, isolés sur les côtés.

                                            

Ces statues ont été transférés à Lanvéoc-Poulmic ....

Le C.I.N aujourd'hui

Le Centre d'Instruction Naval, commandé par un officier général ou supérieur de marine, regroupe quatre écoles :

==> L'école de Maistrance qui forme une partie des futurs officiers mariniers de la Marine Nationale (800 par
an en deux promotions).

==> L'école des Matelots chargé de l'incorporation de certains engagés initiaux de longue durée,de certains engagés contrat court marine et des volontaires militaire des armées servant dans la marine.
==> Le cours des Officiers qui assure la formation militaire et maritime de plusieurs catégories personnel (officiers, élèves officiers de réserve, majors, officiers mariniers, jeunes volontaires de la préparation marine supérieure) mais aussi le centre linguistique de la Marine
==> Le Lycée Naval qui accueille 340 lycéennes et lycéens du second cycle et des classes préparatoires.


 

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